Se prendre pour modèles
Il y a un mannequin de taille « petit » dans l’atelier-boutique de Cokluch, rue Villeray à Montréal. « Ce mannequin a de gros seins, une mini taille et de petites hanches », décrit Christine Guérin, designer et copropriétaire de la marque fondée en 2007.
Ce modèle est une référence, « qu’on adapte ensuite à des proportions plus réelles, précise Mme Guérin. On agrandit notamment les hanches, pour que ça fasse à mon associée Laurie Lemieux et à moi ».
Les Cokluchettes, comme elles se surnomment, cousent d’abord en fonction… d’elles-mêmes. « On s’est toujours basées sur nous, qui portons du Small (S), indique Mme Guérin. Depuis quelques années, notre Small s’est agrandi un peu [rires]. Je pense que nos grandeurs vont évoluer avec nous. »
Cokluch part de ce S, « puis on fait une gradation de 2 po [5 cm] pour les autres tailles », explique la designer. Avant de couper la taille XS (très petit), elle enlève 5 cm au modèle S. Avant de couper la taille M (moyen), elle ajoute 5 cm. Cinq autres centimètres sont ajoutés pour obtenir la taille L (grand). Tout simplement.
« J’apprends de saison en saison à laisser assez de place à notre clientèle, qui vieillit en même temps que nous, observe Mme Guérin. Notre cliente a entre 30 et 45 ans. Elle commence à avoir des enfants, à vouloir cacher des parties de son corps. Ça change, au fil des collections. »